Miss.Tic: A la vie, à l’amor
Comme la plupart des personnes de mon âge (enfin je pense), j’ai découvert Miss.Tic à ma rentrée au collège lorsque je devais acheter de nouvelles fournitures scolaires. Un magnifique classeur violet et noir se détachait du reste des classeurs dans les rayons du supermarché. Sur la couverture, je pus admirer une oeuvre au pochoir signée par une mystérieuse « Miss.Tic ». A la mode, je fis donc ma rentrée en 6ème, mon classeur Miss.Tic dans mon cartable sans me douter de qui se cachait derrière cet énigmatique pseudonyme. Aujourd’hui je pense que c’est de là qu’est apparu mon goût pour l’art de rue (et peut-être même mon féminisme) et que j’ai commencé peu à peu à m’y intéresser. Tu l’auras donc compris, aujourd’hui nous allons parler de Miss.Tic.
Née en 1956, la poétique Miss.Tic commence son ascension au coeur de Paris dès 1985 en devenant l’une des premières artistes à utiliser les murs parisiens comme support. C’est en revenant des Etats Unis où elle a vécu 2 ans et demi et où elle a assisté à la naissance du hip hop et des graffitis que son envie commence à germer. A son retour dans la capitale française, elle aperçoit des étudiants des beaux arts peignant des palissades et détournant des affiches. Un déclic a opéré et l’aventure Miss.Tic a commencé. Son style est simple mais percutant: des pochoirs de femmes avec des phrases tranchantes qui exaltent la liberté. Tout comme son pseudonyme (emprunté au personnage de sorcière Miss Tick dans Picsou), son style est à la fois insouciant et provocateur.
Sur les murs des quartiers parisiens, l’artiste raconte sa vie, ses envies, ses fantasmes et plus encore elle use la langue française à son avantage en jouant avec les mots et expressions : « Le corps au régime ment », « Il y a de la rage dans l’air » ou bien encore « Silence on détourne ». Bien évidemment, ceci n’est qu’une infime partie de son talent.
Féministe dans l’âme, Miss.Tic met à l’honneur la femme en jouant sur les stéréotypes des femmes séductrices et en détournant les femmes que l’on voit dans les magazines féminins. Aujourd’hui les questionnements qui se dégagent de ses oeuvres sont de plus en plus d’actualité. Elle exprime sans tabous les désirs des femmes et les confronte à la fois à leur vulnérabilité et à leur force.
A la suite d’un long procès en 1997 pour détérioration des biens, Miss.Tic décide de changer de stratégie et dès les années 2000 elle demandera l’autorisation sur les murs auxquels elle intervient passant ainsi d’un art illégal à un art exercé en toute légalité.
Aujourd’hui, Miss.Tic est exposée également à l’étranger et collabore avec de grands artistes tels que Kenzo, Louis Vuitton ou encore Claude Chabrol pour l’affiche de son film La fille coupée en deux sorti en 2007. La même année, elle entre dans le Victoria and Albert Museum de Londres, le plus grand musée au monde d’arts appliqués et décoratifs, de design et de sculpture.
Si tu es intéressé.e par son travail, sache qu’elle a publié des livres recensant ses oeuvres puisque le street art reste un art éphémère. Pour garder une part de mystère, elle a même publié un livre où elle dévoile entre autres un secret d’atelier édité à seulement trente exemplaires! Plus qu’à attendre que ce fameux ouvrage daigne pointer le bout de son nez dans les ventes aux enchères et à casser sa tirelire!
Article de Félinadanslesbois pour Méga.Média
sources: le site officiel de Miss.Tic http://missticinparis.com Interview pour Etre une femme, les grands entretiens, https://www.nrj-play.fr/cherie25/etre-une-femme-les-grands-entretiens/videos/l-interview-de-miss-tic-410093474
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