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Le monde du Street Art


Photo prise à Santander, Espagne © felinadanslesbois

Aujourd’hui le street art est devenu un phénomène culturel international où chacun peut admirer les oeuvres présentes gratuitement dans la rue bien que ces derniers temps on retrouve peu à peu de l’art urbain dans des musées. Cet univers est en perpétuel mouvement si bien qu’il est presque impossible de connaitre tous les « artistes de rue » puisque le nombre d’artistes s’engageant dans cet art augmente chaque année. Cependant, il faut bien différencier le street art du graffiti.



©lafeecaseine.com

Le terme et le concept de street art sont arrivés dans les années 1980 or le graffiti ainsi que le muralisme, qui se rattachent aujourd’hui au street art, sont arrivés bien avant.

L’histoire de cet art commence donc avec le graffiti à la fin des années 60 à Philadelphie avec des pionniers comme Cornbread ou Cool Earl. Au départ, le graffiti est une inscription rapide d’un nom ou d’un tag, souvent sur un espace publique, et réalisé à partir de peinture à l’aérosol ou de marqueurs. C’est comme une signature qui permet de se référer à l’identité d’un graffeur.



©lovepusher

Ces graffeurs, qui dans de nombreux pays sont issus de milieux défavorisés, pratiquent souvent le graffiti afin de « s’approprier » des lieux. Le graffiti est donc la plupart du temps considéré comme un acte de vandalisme et est puni par la loi. Cependant, aujourd’hui les graffitis ne sont pas que de simples tags. Il existe également d’autres aspects comme des écritures plus esthétiques mettant en oeuvre des compositions complexes colorées mais également le graffiti artistique qui utilise les mêmes principes que ceux du graffiti pour créer des images mais qui ne tend pas à une revendication territoriale ou identitaire.

La frontière étant très étroite avec le street art, on confond souvent ces deux arts.



Des danseurs, des musiciens (et des rats), Blek le rat, Rennes, © Radio France

Le street art (ou « art urbain ») quant à lui est fondé sur l’imagerie à travers l’impulsion de ses précurseurs tels que Blek le Rat et John Fekner. Il regroupe différentes formes d’art réalisées dans la rue sur des espaces publics tels que le pochoir, le sticker, la mosaïque, l’affichage voire même le yarn bombing qui consiste en du tricot urbain.





Les « tags » des artistes consistent donc en des images ou des personnages comme le célèbre « OBEY Giant » de Shepard Fairey ou les pochoirs de Banksy. D’ailleurs le pochoir est une technique privilégiée en raison de sa facilité et de sa rapidité.


Enfin on retrouve les fresques (ou murals) qui se basent sur le même système que le street art mais sans le coté « hors-la-loi ». En effet, ici ce sont des oeuvres d’art autorisées ou commissionnées, projets dans lesquels les artistes sont payés afin de réaliser leur travail.



Source: Tour du Monde Street Art, G.James Daichendt, ©Geo Art
Source: Tour du Monde Street Art, ©Geo Art

A partir du 21ème siècle, beaucoup de nouveaux artistes allient la culture de l’art urbain avec d’autres traditions comme la calligraphie ou bien l’art folklorique. Alors qu’avant l’art urbain avait une connotation péjorative, aujourd’hui on assiste à une marchandisation du street art. De plus en plus de sociétés utilisent le street art à leur avantage afin d’attirer un large public.

Ce qui au départ était une sorte de revendication ou d’expression publique et gratuite devient peu à peu un produit pour lequel il faut payer, ce qui peut susciter un débat. En octobre 2018, l’affaire Banksy avait fait polémique avec l’auto-destruction de son oeuvre « Girl with Balloon » après avoir été vendue aux enchères à Londres pour 1 200 000 euros. Les street artists sembleraient donc eux aussi se moquer de ce système du marché de l’art.


Ainsi, le street art est plus qu’un mouvement artistique, c’est aussi une façon d’aborder le monde et notre société.


Article de Félinadanslesbois pour Méga.Média

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